Élément architectural crucial en construction, le linteau trouve sa place au-dessus de toute ouverture présente sur une paroi. Mais à quoi sert-il réellement ? De quoi est-il fait et quelles sont ses principales caractéristiques ? Vous trouverez toutes ces informations dans cet article.
Définition d’un linteau
Dans le passé, le linteau était un simple élément en bois disposé horizontalement entre deux montants verticaux. A cette époque, il faisait office de support stable au-dessus d’une ouverture (portes et fenêtres). De même, le linteau en bois a été aussi employé pour la création de foyers de cheminées.
Mais avec l’évolution des techniques de constructions ainsi que l’agrandissement constant des ouvertures et l’importance des charges s’appuyant sur un mur porteur, le linteau n’a plus la simple structure qu’il avait jadis. En effet, il est devenu plus sophistiqué et plus résistant, dont la construction nécessite plus de technicité.
Mais sa fonction principale est restée la même, c’est de garantir la stabilité au-dessus d’une ouverture quelconque. Désormais, on retrouve un linteau fait avec différents matériaux : acier, bois, béton, etc… De plus, on peut aussi poser un linteau sur une ouverture quelle que soit sa largeur, grande ou petite.
Les travaux de réalisation d’un linteau peuvent être faits par un professionnel ou fait soi-même. Il suffit seulement d’acheter des linteaux préfabriqués ou tout fait sur le marché, ou bien le façonner chez soi.
Rôles d’un linteau
Le rôle d’un linteau est simple. C’est de supporter les charges pesant sur une baie, une porte ou une fenêtre. De plus, le linteau permet aussi de créer des ouvertures sur un mur. Sa présence est surtout obligatoire dans le cas où il s’agit d’un mur porteur.
De ce fait, il supporte le poids qui a été ultérieurement porté par le mur démoli. Il est à noter qu’il serait impossible de créer une ouverture sans la présence d’un linteau, sans quoi, la structure du mur sera hautement fragilisée par l’ouverture.
Ceci explique pourquoi insérer un linteau fait partie des tâche à faire quand on souhaite ouvrir la pièce de vie sur la cuisine, dans une maison ancienne ou récente. La pose d’un linteau est également obligatoire dans le cas où il s’agit d’une construction totalement ouverte sans mur ni cloison.
Le linteau possède également une fonction symbolique. En effet, il symbolise l’entré dans une maison, une enceinte, une cours, un édifice ou encore un sanctuaire. De ce fait, il porte parfois des inscriptions ou des décors symboliques ou tout simplement décoratifs. Parfois, la date de construction du bâtiment est aussi inscrite sur cet élément architectural. C’est surtout le cas des linteaux apparents qui sont souvent en bois ou en béton.
Caractéristiques d’un linteau
Les caractéristiques d’un linteau ne se choisissent pas au hasard. En effet, on peut choisir un modèle de linteau en se basant sur les côté esthétique. Toutefois, ce ne sera pas suffisant pour en déterminer un. Il faut également tenir compte des caractéristiques mécaniques du matériau en question. Ces propriétés techniques sont alors à évaluer minutieusement avant d’en choisir un.
De même, le choix du matériau à utiliser dépend de la largeur de l’ouverture au-dessus de laquelle, le linteau va être posé. Ce dernier ne devra alors pas présenter de flèche (en terme technique) qui signifie flexion. Il ne faut pas oublier non plus que pour un mur porteur, les charges qui s’y appliquent sont importantes. De ce fait, l’épaisseur du linteau doit être proportionnelle avec cette force pour qu’il ne cède pas face aux sollicitations.
Les différents types de linteau
L’on peut catégoriser les linteaux en deux groupes qui sont les linteaux monoblocs et les linteaux les plus élaborés.
- Le linteau monobloc
Par monobloc, on entend que le linteau est fait avec un seul et unique composant, autrement dit, il est fait en un seul tenant. Dans cette catégorie, les matériaux les plus courants sont le bois, l’acier et le béton monobloc.
Le linteau en bois :
Le modèle en bois est la forme la plus ancienne de linteau, d’où son appellation linteau traditionnel. En général, il est formé par un seul morceau de poutre qui est souvent laissé apparent surtout dans le cas d’une construction en pierre pour un résultat très esthétique. Pour ceux qui veulent créer une ambiance chaleureux et vintage à la fois, ils peuvent opter pour ce type de linteau. Mais l’utilisation de deux poutres au lieu d’une seule pour une même ouverture n’est pas rare non plus, dans le cas où le mur à supporter est épais et/ou lourd. Facile d’utilisation, le linteau en bois ne demande aucun autre travail si ce n’est la pose. Quant au dimensionnement de la poutre, il se fait grâce à la charge à supporter ainsi que la largeur de l’ouverture à créer.
Le linteau en acier :
L’acier est reconnu pour sa haute résistance face aux sollicitations extérieures. C’est l’une des raisons pour lesquelles on retrouve ce type de linteau assez couramment. Au lieu d’utiliser une poutre en bois donc, on pourra opter par un IPN en acier (IPN : I à Profil Normalisé).
Un autre avantage du linteau en acier est aussi qu’il est disponible sous plusieurs dimensions (longueur et section). Vu que c’est un linteau monobloc, la pose du linteau en acier est particulièrement aisée et rapide. Le travail sera alors à la portée de tout bricoleur.
Également, il est aussi adapté pour de larges ouvertures, pouvant atteindre les 12 m quelquefois. Mais dans ce cas précis, il faudra penser à miser sur une section assez importante pour que le linteau ne fléchisse pas. Aussi, pour avoir plus de stabilité, une partie des extrémités du linteau sera à intégrer à la maçonnerie (d’un minimum de 10 cm).
Il faut noter qu’un linteau se décline en plusieurs formes : droite, en arche plus ou moins cintrée, etc. Aussi, l’épaisseur d’un tel linteau peut être inférieure à celle su mur où il se trouve de manière à pouvoir plaquer un parement en façade. Il est aussi conseillé de choisir un IPN galvanisé qui résiste mieux à la corrosion.
Le linteau en béton monobloc :
Ce type de linteau est fait avec du béton armé préfabriqué en usine. De ce fait, l’on n’a plus qu’à le poser car il ne nécessite plus ni coulage de béton ni temps d’attente pour que le béton ne sèche. Le linteau en béton est doté d’une haute résistance mécanique.
Toutefois, il est préférable de l’utiliser avec de plus petites ouverture telles que les portes ou les fenêtres. En effet, sa portée est inférieure à celle du linteau en acier. L’autre avantage de ce type de linteau est aussi son côté esthétique. En effet, il s’adapte à tout style de murs et de maçonnerie et sa pose est facile à réaliser.
Quel que soit le type de linteau monobloc choisi, leur point commun c’est qu’ils sont difficiles à déplacer de par leur poids. Ils requièrent alors l’utilisation d’un engin de levage. Mais une fois monté sur place, il n’y nul besoin de suspendre le chantier car ces linteaux-là n’on pas besoin de temps de séchage.
- Les linteaux plus sophistiqués
A la différence des linteaux monoblocs, ceux de cette catégorie sont plus complexes à mettre en place ou à poser. En effet, au lieu d’être composé d’un seul et unique élément, ils en comportent plusieurs si bien que le travail requiert un peu plus de technicité. Dans cette catégorie, l’on retrouve donc les linteaux suivants :
Le pré-linteau :
Le pré-linteau est une sorte de linteau mais en plus petite épaisseur, et donc, qui a de faibles résistances. Son rôle principal est de remplacer le batardeau (ce coffrage du dessus du linteau) et maintient les parpaings. A savoir, un pré-linteau ne peut en aucun cas remplacer le linteau de par les propriétés techniques qui ne coïncident pas. Le pré-linteau est à installer entre les deux montants d’une ouverture.
Il va ensuite recevoir les parpaings en U. Le béton armé va alors être coulé dans ces parpaings en U. L’inconvénient d’un pré-linteau est que le temps de séchage est le même que pour un linteau en béton armé alors que les résistances mécaniques et la robustesse des structures ne se valent pas.
Le linteau en béton armé :
Pour construire ce type de linteau, il faut mettre bout à bout des parpaings en U. Ces derniers sont ensuite à remplis de béton armé avec un ferraillage adapté. Il va sans dire que la confection d’un tel béton nécessite quelques connaissances de base en construction et en maçonnerie.
Mais mises à part les connaissances, le linteau en béton armé ne demande que du mortier, du fer et le batardeau ou le pré-linteau. Le linteau en béton armé constitue un support solide. Toutefois, il demande un temps de séchage de 28 jours environs, avant de pouvoir recevoir des charges. Une fois le béton bien sec, il ne faut pas oublier d’enlever le batardeau et les étais.
Le linteau de chaînage :
Ce type de linteau est formé par un linteau monobloc en U, fait en béton, dans lequel on coule un béton armé. De ce fait, on n’aura besoin ni de batardeau vu qu’il constitue déjà une sorte d’échafaudage pour le béton armé. Il permet alors de créer de larges ouvertures de 2 m voire même plus, ce qui n’est pas le cas pour l’utilisation d’un pré-linteau (ouverture limitée à 1,2 m seulement). Toutefois, il faudra aussi attendre le temps de séchage pour pouvoir reprendre le chantier.
Finalement, il est à noter qu’un linteau préfabriqué pèse plus lourd qu’un linteau élaboré. Cela implique donc qu’il y a plus de charges à supportées par les montants de l’ouverture. Cela requiert également l’utilisation d’un engin de levage. Toutefois, le linteau préfabriqué gagne en délai puisqu’il n’a pas besoin de temps de séchage.
Les critères à prendre en compte pour le choix d’un linteau
Il existe plusieurs facteurs à considérer avant de choisir le type de linteau à installer dans sa maison. En effet, cela ne devra pas seulement dépendre du point de vue financier. Certes, le budget peut être un élément déterminant dans tout projet, mais en ce qui concerne la construction de linteau, il faut aussi tenir compte d’autres points. Ainsi, il faut regarder le point esthétique et voir si le style de linteau coïncide avec les contraintes architecturales de la maison en entier.
Le plus important de tous est de respecter les caractéristiques de construction, à savoir la longueur de l’ouverture, le type de mur au-dessus (porteur ou non) ainsi que son épaisseur et son poids.
Lorsqu’on établit le budget pour ce type de travail, il ne faut pas oublier les coûts de pose des linteaux, surtout si l’on souhaite installer des linteaux plus élaborés et non monoblocs. Finalement, le temps dont on dispose est déterminant. En effet, il ne faut pas oublier les 28 jours d’attente pour le séchage d’un béton armé.
La pose d’un linteau
Il est à remarquer que le niveau de difficulté de la pose d’un linteau dépend du type de linteau qu’on a choisi : monobloc ou plus élaboré. En ce qui concerne la pose d’un linteau monobloc, la technique est à peu près la même, que le linteau soit en bois, en acier ou en béton.
Comment poser un linteau monobloc sur un mur de faible épaisseur ?
Pour pouvoir réaliser une telle opération, on aura besoin d’un linteau en premier lieu, un niveau à bulle, des équipements de protection, une truelle, du mortier et du béton prêt à l’emploi ou composé ainsi que le matériel nécessaire pour perforer, couper et défoncer votre mur.
La première chose à faire est de tracer sur le mur le profil du linteau à poser. Ensuite, on perfore le mur en suivant avec précision les pourtours tracés sur le mur. A savoir, il faut prendre beaucoup de précaution à ne pas perforer en dehors des profils déjà dessinés. Cela évitera de devoir reboucher une fois le linteau mis en place. Une fois le trou perforé, on en décape toute la surface intérieure.
Puis, on s’assure que le trou est bien à niveau à l’aide d’un niveau à bulle. On se sert d’un mortier ensuite pour fixer le mortier. On s’en sert également pour sceller les trous ou les espaces laissés entre le mur et le mortier. Il ne reste donc plus qu’à attendre 07 jours environ pour que le mortier soit bien sec.
Pour ce qui est d’un mur épais (de plus de 30 cm), il est nécessaire de poser deux linteaux au lieu d’un seul. Mais dans ce cas, il est déconseillé d’effectuer la pose des deux linteaux en parallèle. Il faut plutôt effectuer la pose d’un linteau d’un côté puis faire l’autre côté.