Zoom sur le Bolet bleuissant

En vous promenant dans les bois, avez-vous déjà croisé un champignon au chapeau brun et au pied virant au bleu à la moindre éraflure ? Si oui, c’est que vous avez rencontré le Bolet bleuissant, un membre fascinant de la famille des champignons.

Cependant lorsqu’on part en forêt pour cueillir des champignons, notre choix ne se porte pas forcément vers les bolets bleuissants car ils n’ont pas vraiment bonne réputation.

Les caractéristiques de ce champignon

Le Bolet bleuissant, également connu sous son nom latin Boletus pulverulentus, est une espèce de champignons unique en son genre, classé dans la grande famille des Gyroporaceae. Il possède un chapeau brun, parfois veiné de rose, surmontant un stipe ou un pied robuste ; si vous vous penchez pour voir son hyménium (la partie en dessous du chapeau), vous remarquerez qu’il a des pores ; pour finir, ses lames si particulières sont remplacées par une surface lisse et spongieuse bleuissant au toucher.

Le fait que le champignon bleuisse est la raison pour laquelle on l’abandonne souvent à la cueillette. Cependant s’il bleuit ou noircit, ce n’est pas à cause de sa toxicité mais d’une réaction chimique : l’oxydation du chromogène au contact de l’air. Lorsque le chromogène dans le champignon s’oxyde, il se transforme en boletoquinone. Mais rassurez-vous car ni le chromogène, ni le boletoquinone ne sont toxiques.

Ce champignon affectionne particulièrement les bois de feuillus où il prospère à l’abri des regards. C’est en effet dans la discrétion des sous-bois qu’il trouve les conditions idéales à sa croissance.

Le Bolet bleuissant, comestible ou non ?

Il est important de préciser que le Bolet bleuissant est comestible, cependant sa chair à la saveur douce laisse parfois une légère amertume en bouche. Lorsque cette saveur est absente, on peut confondre le bolet bleuissant avec les cèpes, or c’est souvent à cause de ce gout un peu amer que l’on juge si un champignon est comestible ou non.

Si on pense que le bolet bleuissant n’est pas comestible, c’est parce qu’il a causé des intoxications qui n’ont pas été si graves. Précisons d’ailleurs que cette espèce a une tendance laxative, ce qui fait qu’il est déconseillé d’en prendre en grande quantité.

Pour apprécier le bolet bleuissant il convient de le cueillir jeune, lorsque la chair du pied est encore blanche et ferme. En vieillissant elle tend à devenir spongieuse et moins agréable en bouche.

La consommation de ce champignon nécessite une préparation minutieuse car la chair du Bolet bleuissant a tendance à noircir à la cuisson. Pour éviter cela, il est recommandé de la blanchir avant de la cuisiner.

Précisons que les Bolets constituent une grande famille des espèces de champignons, et que toutes les variétés ne sont pas comestibles, il faut donc faire attention lors de la cueillette.

Il y a par exemple le bolet de satan, appelé scientifiquement le Rubroboletus satanas, dont l’ingestion peut provoquer des nausées, des diarrhées, des vomissements et une intoxication grave. Le bolet de satan se mélange parfois aux bolets bleuissants sous les feuillus, cependant vous pouvez le reconnaître par la couleur de son chapeau qui est blanc ou gris, ses pores jaunes ou rouges, et la base de son pied rose vif. Si vous le portez au nez, le bolet de satan laisse une odeur de charogne.

Parmi les bolets non comestibles, on retrouve également le bolet joli rubroboletus pulchrontinctus, et le bolet chicorée rubroboletus le-galiae.

Les messages que nous transmet le Bolet bleuissant

Comme beaucoup d’autres espèces de champignons, le Bolet bleuissant a son lot de messages à nous transmettre. D’abord, sa présence dans les bois de feuillus indique un sol riche et équilibré, capable de supporter une grande diversité d’espèces.

De plus, la capacité du Bolet bleuissant à virer au bleu lorsqu’il est touché nous renvoie un message clair : la nature est pleine de surprises et mérite d’être respectée.

En termes d’adaptabilité, cette espèce nous montre qu’il est possible de prospérer dans des conditions difficiles. Le Bolet bleuissant a su développer une stratégie de survie unique, lui permettant de se distinguer des autres espèces de Bolets et de s’adapter à divers types de sols et de climats.

Pourquoi est-il moins connu que certains de ses cousins ?

Le Bolet bleuissant est souvent éclipsé par des espèces de champignons plus populaires et plus connues du grand public, tels que le cèpe de Bordeaux ou encore le champignon de Paris. Pourtant, il a tout pour plaire : une chair savoureuse, une allure robuste et une capacité d’adaptation remarquable.

Cela est sans doute à cause de sa tendance à noircir à la cuisson pouvant en rebuter certains, ou à cause de sa potentielle amertume. Pourtant, en dépit de ces petits inconvénients, le Bolet bleuissant a beaucoup à offrir et mérite d’être plus connu.

Ce champignon à travers les saisons

Parmi les champignons, le Bolet bleuissant est un vrai caméléon des saisons : il fait son apparition dès le début du printemps, et peut perdurer jusqu’à la fin de l’automne, voire en début d’hiver si les conditions climatiques sont favorables.

Il est possible de le trouver presque toute l’année, même si sa présence est plus marquée pendant les mois d’été et d’automne. C’est d’ailleurs à cette période de l’année que la cueillette des champignons est la plus prisée, offrant aux amateurs l’opportunité de découvrir de nouvelles espèces et de redécouvrir des classiques comme le Bolet bleuissant. Lors de cette balade cueillette, ne prenez que les spécimens en bon état, et laissez ceux qui sont à proximité des sites potentiellement pollués.

Comment le cuisiner ?

La consommation de champignons comestibles, parmi lesquels on compte le Bolet bleuissant, est une véritable tradition culinaire en France et en Europe. Malgré son amertume potentielle et sa tendance à noircir à la cuisson, le Bolet bleuissant a une chair savoureuse qui est délicieuse si elle est bien préparée.

Pour cela il est recommandé de blanchir le champignon avant de le faire cuire : cette étape n’impactera pas la chair du champignon, elle est d’autant plus recommandé pour faire disparaître les taches bleues.

Une recette simple à réaliser à base de Bolet bleuissant est la fricassée : pour cela il vous faut du Bolet bleuissant, des lardons fumés, de l’ail, du persil, du vin blanc et de la crème fraîche.

Commencez par blanchir les champignons et faites revenir les lardons, ajoutez ensuite les champignons et laissez cuire à feu doux. Ajoutez l’ail et le persil finement hachés, déglacez la poêle avec du vin blanc, et laissez réduire. Juste avant de servir, ajoutez la crème fraîche. Servez bien chaud.

Il est également possible de cuire le Bolet bleuissant à la poêle avec un peu de beurre et de l’ail, ou encore de le faire revenir avec des lardons fumés et des oignons afin de l’accompagner avec des pommes de terre sautées. Ce champignon offre de nombreuses possibilités en cuisine et mérite d’être redécouvert.

La contribution des sociétés mycologiques et des photographes amateurs

Les sociétés mycologiques ont un rôle fondamental dans la préservation et la connaissance des champignons car elles organisent des sorties de cueillette, proposent des démonstrations de détermination de champignons, et mènent des actions de sensibilisation auprès du public. Elles contribuent grandement à la préservation de la biodiversité, notamment en s’efforçant de faire connaître et respecter les différentes espèces de champignons, y compris le Bolet bleuissant.

Parmi les autres acteurs impliqués dans la promotion de la biodiversité fongique, on retrouve les photographes amateurs. Les galeries photos de ces passionnés mettent en valeur la beauté et la diversité des champignons, et on retrouve parfois des clichés de Bolet bleuissant. Certains photographes comme Michel Pujol ou Christian Frund sont reconnus pour leur travail sur les champignons, et leurs photos contribuent à faire connaître des espèces moins connues du grand public.

Le Bolet bleuissant par rapport à d’autres champignons

Le Bolet bleuissant appartient à une grande famille de champignons, aux côtés d’autres espèces aussi fascinantes comme le Craterellus lutescens, également appelé Chanterelle en tube, qui se distingue par ses lames serrées et sa couleur jaune ; le Polyporus tuberaster qui présente un chapeau de couleur claire avec un pied court, ou encore l’Amanite citrine qui est très reconnaissable avec son chapeau jaune citron.

Ces champignons ont leurs propres caractéristiques et messages à transmettre. Que ce soit la Craterellus lutescens qui nous rappelle la richesse des sous-bois, le Polyporus tuberaster qui nous montre la beauté des champignons de forme inhabituelle, ou l’Amanite citrine qui nous rappelle à la prudence :ce sont des merveilles de la nature et ils méritent notre attention.

Le Bolet bleuissant est un champignon qui a beaucoup à offrir : sa présence dans les bois de feuillus est un signe de la richesse et de la diversité de nos écosystèmes, tandis que sa chair (bien que parfois un peu amère) est délicieuse et mérite d’être redécouverte. Enfin, sa capacité à bleuir au toucher est un rappel de la magie et de la surprise que la nature peut nous offrir.

Alors, la prochaine fois que vous vous promenez en forêt, gardez l’œil ouvert : vous pourriez bien tomber sur un Bolet bleuissant !

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